- nommément
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• nommeement XIIe; de nommé1 ♦ En nommant, en désignant (qqn) par son nom. Accuser, désigner nommément qqn.2 ♦ Spécialement. « L'influence du climat, et nommément celle de l'humidité » (Littré).nommémentadv. En désignant par le nom. On l'accuse nommément.⇒NOMMÉMENT, adv.A. —(En nommant, en désignant quelqu'un, quelque chose) par son nom. Synon. nominativement. Connaître nommément qqn; demander, dénoncer nommément qqn; charger nommément qqn d'une tâche; parler nommément de qqn, de qqc. Tous, il les rappelle avec louange, et, maintes fois, il les cite, ou nommément, ou par allusion (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p.237). Comme il me prenait nommément à partie, j'ai répondu, de manière assez brutale (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p.121):• 1. Le peintre ne veut pas tracer des signes sur sa toile, il veut créer une chose; et s'il met ensemble du rouge, du jaune et du vert, il n'y a aucune raison pour que leur assemblage possède une signification définissable, c'est-à-dire renvoie nommément à un autre objet.SARTRE, Litt., 1948, p.13.— En partic. Désigner nommément qqn, qqc. Elle (...) recommanda son âme à Dieu, à Notre-Dame, aux benoîts saints du paradis, dont elle désigna nommément plusieurs (A. FRANCE, J.d'Arc, t.2, 1908, p.392). Autorisation spéciale, accordée en vue d'une fonction déterminée à remplir dans un établissement nommément désigné (avis du Conseil d'État du 30 octobre 1888) (Encyclop. éduc., 1960, p.71).— Rare. Être nommément qqn. Être expressément désigné comme étant quelqu'un, être quelqu'un en personne. Il avait oublié, misérable, les larmes de sa mère. Il avait pactisé avec l'Antéchrist, car le docteur était nommément l'Antéchrist, et voilà où cela le menait: tout droit à l'apostasie, à l'enfer (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.57).B. —Vieilli. Particulièrement, spécialement, notamment. On a trop tôt fait d'imputer à un artiste d'aujourd'hui —aux écrivains nommément, pour qui le moi semble si délectable —un égotisme allant jusqu'à lui ôter la faculté d'aimer les autres (BLANCHE, Modèles, 1928, p.71):• 2. Une grande nation —et nommément, cette nation française dont l'histoire se développe sur plus de vingt siècles déjà —comment s'est-elle faite à travers les siècles?L. FEBVRE, Entre Benda et Seignobos, [1933] ds Combats, 1953, p.81.Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694: -mément; 1718: -me-; dep. 1740: -mé-. Étymol. et Hist. 1. Apr. 1170 «en nommant par son nom la personne dont il s'agit» nomeement (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 9309); XIVe s. [ms.] nommement (Gloss. lat.-fr., B.N. 7679, f° 221 v° ds GDF. Compl.); 2. 1174-76 «spécialement; précisément» numeement (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 2165; nomeement, 5331). Dér. de nommé part. passé adj. de nommer; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.:63.
nommément [nɔmemɑ̃] adv.ÉTYM. V. 1155, nommcement; de nommé.❖1 En nommant, en désignant (qqn) par son nom. || La loi (cit. 11) peut statuer qu'il y aura des privilèges, mais elle n'en peut donner nommément à personne. || Accuser, dénoncer, désigner nommément quelqu'un.1 En sortant, il m'adresse à moi nommément et tout haut une réprimande.Rousseau, Émile, III.2 (…) Fouché, pour expliquer l'émotion de la capitale, allait, nommément, dénoncer à l'Empereur le général Defrance (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, XXI.2 (1170). Spécialement, précisément. || L'influence du climat est nommément celle de l'humidité (Littré).
Encyclopédie Universelle. 2012.